Jean-Jacques Pourcheresse, seigneur et baron d’Estrabonne, Fraisans, Avanne et autres lieux, conseiller honoraire au Parlement de Besançon, décédait en son appartement, Grande Rue à Besançon le 5 septembre 1745. L’inventaire après décès, dressé tant dans son appartement de Besançon que dans le château de Fraisans, actuelle maison de retraite, permet de reconstituer avec précision le train de vie d’un maître de forges de l’époque grâce à la description minutieuse du mobilier, des tableaux, de la bibliothèque.
Tenons-nous-en, dans le cadre de cette chronique, aux seules caves de Jean-Jacques Pourcheresse. L’appartement de Besançon possédait 5 caves, dont 3,5 occupées par Henri Hautier, son cocher, qui y entreposait des cuves et tonneaux contenant environ 32 muids de vin de Besançon. A cette époque, toute la colline de Battant était plantée en vignes.
Dans un premier temps, les caves du seigneur furent mises sous scellés après avoir soustrait 70 bouteilles de vin pour l’usage de la maison.
L’inventaire ultérieur faisait état de 850 bouteilles d’origines diverses, le vin de Chypre (sic) valant 50 sols la bouteille, le Malaga 40, le vin d’Espagne 35 comme le Champagne, le Bourgogne 16, et le vin du "Rhein" (de petite qualité) 10 sols seulement, de vin en fût (Bourgogne, Champagne, Rhin, Les Arsures, près d’Arbois) et de vin de pays, outre une vieille cuve contenant 6 à 7 muids de vendange (sans doute de vin de Besançon).
Dans les souterrains du château de Fraisans se trouvaient 22 tonneaux de vin blanc de Dampierre et Etrabonne, 15 tonneaux vides et 2 remplis de « pressurage » (résidu après pression du raisin utilisé pour la distillerie du marc).
Jean-Jacques Pourcheresse avait également une cave chez Vautrot à Fraisans qui contenait :
Il existait également au château une cuverie contenant des cuves cerclées de fer et des « bosses » propres à mettre de la vendange. La cave du château de Fraisans, mise sous scellés, est ouverte quelque temps après. Elle contenait :
On peut conclure à la grande diversité du vignoble franc-comtois de l’époque (c’était, il est vrai, avant le phylloxéra), à la grande différence de prix entre les millésimes (la vinification était beaucoup moins élaborée qu’aujourd’hui et dépendait beaucoup des saisons) et à l’étonnante cotation des vins d’Abbans, de Byans et de Liesle, par rapport au Château-Chalon !
Selon l’ouvrage de Fourcault, Poids et Mesures de Franche-Comté
Mesures de capacité :
Monnaie :
Pierre Milleret
Sources : archives départementales du Doubs 7 E 34 53
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