C’est en 1701 que Jean Pourcheresse, fils de Nicolas Pourcheresse, Maître de postes à Saint Vit, rachète au Marquis de Brun les Forges de Fraisans, la Seigneurie de Fraisans et la moitié de la Seigneurie de Dampierre avec la famille de Longeville.
Partagé entre son appartement de Besançon et son château de Fraisans, il fera fructifier les forges et, à sa mort, le 5 décembre 1724, laissera à ses enfants un énorme patrimoine.
Son fils aîné Jean -Jacques sera institué héritier universel, les biens mobiliers étant partagés entre lui et ses 6 frères et sœurs. Le règlement de la succession sera long et difficile en raison des différends opposant le fils aîné à son cadet Jacques- François.
Tant en raison de ces difficultés que de l’importance des biens à inventorier, les inventaires, tant à Besançon qu’à Fraisans s’échelonnèrent d’avril 1729 à juillet 1730, s’achevant 5 ans et demi après le décès !
A partir de ces inventaires, on peut imaginer la vie intellectuelle d’un maître de forges au XVIIIème siècle.
Les Livres
Jean-Jacques possédait une bibliothèque de 150 volumes. Histoire et voyages figuraient en bonne place avec 58 volumes :
Les Tableaux
Ses demeures étaient ornées de 51 tableaux (paysages, personnages, sujets mythologiques, jeux et fêtes et 4 sujets religieux) le tout estimé 984 livres. A titre comparatif, Mazier possédait 33 tableaux.
La Musique
Jean Pourcheresse possédait 1 clavecin de Flandre à Besançon et 1 autre petit clavecin à Fraisans pour une estimation de 750 livres. A Fraisans, un clavecin de Paris avec 2 épinettes, une à l’anglaise et une autre de Flandre pour une estimation de 600 livres (l’épinette est un instrument de la famille du clavecin). Des concerts devaient donc se dérouler tant à Besançon qu’à Fraisans. L’inventaire comporte une quarantaine de partitions musicales, musique française et italienne :
Française
Italienne
Jean Pourcheresse, malgré sa vie professionnelle, s’intéressait donc à la lecture, à la peinture et à la musique. D’un point de vue littéraire, rien à voir cependant avec François Langlois de Sermange, écuyer, secrétaire du roi de la chancellerie près de la Cour des Comptes (cité par Michel Vernus p. 191) qui possédait dans sa maison de Dole et son château de Sermange plus de 1.850 volumes estimés 4 500 livres. Mais Langlois mourut en 1769, 45 ans après Jean Pourcheresse.
Il avait vécu en plein Siècle des Lumières et possédait notamment 21 volumes de l’Encyclopédie de Diderot.
par Pierre Milleret Documents personnels
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